Les tendances fondamentales de la vie
Le cycle de la vie avec sa naissance, sa croissance et sa mort continue d’interpeller l’homme. Confronté à sa fin, l’être humain réfléchit et cherche à comprendre :
Pourquoi suis-je ici et maintenant ? Quel est le sens de ma vie ?
Dans cet effort de compréhension, son intelligence a cherché à comprendre les lois qui expliquent l’ensemble du vivant.
Mais à y regarder de plus près, ces « lois » ne sont que des données statistiques basées sur le grand nombre de sujets étudiés et ne peuvent en aucun cas rendre compte des comportements personnels d’un individu particulier qu’il soit un animal ou un être humain.
Plus la capacité de choix grandit, plus l’indétermination augmente. La vie garde une part de mystère pour l’homme. Tout ne se ramène pas à un système explicatif rationnel et spéculatif.
Quelque chose semble toujours lui échapper.
Toutefois, au travers de ces lois statistiques, on peut discerner trois tendances fondamentales de la vie en général :
- La tendance à la conservation de la vie est inscrite dans la structure même du corps. À chaque situation nouvelle, l’organisme improvise automatiquement un moyen d’y faire face. Cette tendance instinctive a pour but de rendre maximum sa durée. Au lieu d’user les organes, les agressions venant de l’extérieur les fortifient.
- Il y a dans tout le vivant une tendance fondamentale à propager son espèce. Les êtres vivants sont irrésistiblement poussés à se reproduire. Cette tendance primordiale est un besoin essentiel qui a son origine au plus profond des cellules et des instincts.
- Il y a fort longtemps, la conscience émergea de la matière. Elle se spécialisa, tout en continuant son irrésistible ascension.
Les tendances à la conservation de la vie et à la propagation de l’espèce sont communes à tous les organismes du plus simple au plus complexe et donc de l’homme.
La tendance à l’émergence et à l’ascension de la conscience, liée directement à la capacité de choix semble être l’apanage des animaux et de l’homme, mais à des degrés divers. En tant qu’être humain, nous savons que nous sommes des êtres conscients quoique notre niveau de conscience varie beaucoup d’un individu à l’autre.
Pour ce qui concerne les animaux, les mammifères en particuliers, nous pouvons imaginer qu’ils vivent une certaine forme de conscience, éprouvant le plaisir, la douleur, la joie et faisant des choix volontaires et pas seulement instinctifs et ceci en dehors de tout anthropomorphisme (tendance à projeter sur les animaux nos propres ressentis et notre compréhension des choses).
Dans sa volonté d’emprise sur le réel, l’homme s’est aussi accaparé le monde vivant pour l’exploiter à son profit.
Sans entrer en débat sur ce point, je m’interroge sur nos droits, en tant que représentants du sommet de l’évolution, de disposer aussi librement et à notre profit du reste du monde vivant. L’existence éventuelle d’une conscience personnelle chez les animaux ne devrait-elle pas nous rendre plus respectueux de « nos frères animaux » comme le disait si bien le Frère François (François d’Assise) ?
Les besoins induits par les tendances de la vie
Ces tendances de la vie en général induisent chez les êtres vivants, quels qu’ils soient, des besoins :
- Tendance à la conservation de la vie : besoins de nourriture, d’évacuation des déchets, de sommeil, de sécurité (de l’intégrité corporelle, contre l’agression, au niveau émotionnel), de chaleur, de coopération (d’appartenance à un groupe)
- Tendance à la propagation de la vie : besoins sexuels, d’union
- Tendance à l’ascension de la conscience : besoins de reconnaissance, d’estime, de comprendre, de créer, d’accomplir, de s’exprimer, de se réaliser
L’être vivant et l’être humain en particulier vont tout entreprendre pour satisfaire les besoins que la vie a mis en eux. Leurs comportements peuvent emprunter diverses formes pour arriver à leurs fins : la coopération, l’autonomie, l’agressivité, voire la prédation.
En suivant Abraham Maslow avec sa pyramide des besoins, nous pouvons constater que la tendance à la conservation est prioritaire. Quand les besoins de cette tendance sont satisfaits, l’être vivant s’occupe de propager son espèce et enfin cherche à combler des besoins plus élevés et moins matériels.
La réalisation de soi est la tendance ultime de l’être humain : en fait le but de la vie en lui !