De l’impuissance naît le désir … désir justement d’en sortir … désir de retrouver la maîtrise de sa vie …
Parfois, ce désir, à force d’être contrarié, devient violent … révolté.
C’est souvent inutile. Ce désir de changement … soulevé par tout l’être … se retourne contre lui-même et augmente encore l’impuissance.
La désespérance se lève dans le cœur.
Ce désir peut avoir l’autre comme objet, un proche, un ami … Dieu même. Cet autre apparaît comme le sauveur … celui qui ne peut que tendre une main secourable … guider l’aveugle sur un chemin sûr.
« Aide-moi » Voilà le cri de l’impuissance.
Sans secours … sans réponse … ce désir devient révolte ou résignation.
Retour à la case départ … fausse piste.
Si cet autre … l’Autre même, ce prochain répond … vient à l’aide … le cœur se réchauffe. Il n’est plus seul … abandonné … seulement assisté … subordonné. L’impuissance est devenue dépendance … aliénation !
Pas de sortie par là aussi … toujours l’impasse.
Le sentiment d’impuissance s’accroît, le désir s’exacerbe. Y-a-t-il une issue ?
L’impuissance s’est transformée en enfermement … sans porte ni fenêtres … une cellule sombre et froide.
Dans la Ténèbre, le désespoir révèle son visage hideux … le désir devient hurlement:
Je suis encombré de moi-même … qui me délivrera de moi ?
La mort ?
L’impuissance se fait lâche et ne peut se résoudre à l’extinction de ce désir … qui le jette contre la vie.
Il n’y a pas de porte, aucune issue … seulement le silence.
Emporté par un désir paroxystique, l’âme ne va-t-elle pas déchirer son enveloppe charnelle … se laisser emporter par Celui qu’elle a … enfin … reconnu comme le sujet … il n’est plus un objet, une chose … mais le but ultime de son désir.
L’infini s’empare … … du néant …
… avec force et … tendresse tout à la fois.
L’impuissance devient … … union.
Le désir qui était devenu désespérance …
…est consumé par l’amour.
Les deux extrêmes s’embrassent
et ne font plus
qu’Un.
Pourtant … pour l’instant … je ne sens encore que l’impuissance … mais je sens aussi, que dans la Ténèbre … mes yeux s’habituent … je commence à percevoir une faible lueur …
… une issue …
… un chemin nouveau …
… une voie … qui est aussi une voix qui surgit de ma profondeur:
« Ma grâce te suffit !
Ma force s’accomplit dans ta faiblesse »