Toujours plus ! … Toujours mieux ! … Toujours plus haut !
Je veux croître et monter !
Voilà notre cri à la face du monde
Mais au fait : à quoi bon ! … puisque qu’il faudra nécessairement descendre.
« Je voudrais te voir – Peux-tu venir chez moi ?
J’accours … il est là devant moi … j’ai un choc.
Cet homme que j’ai connu grand, fort, à la belle prestance …
n’a plus que la peau sur les os. Le cancer a fait son œuvre.
« Je voulais te rencontrer une dernière fois avant d’aller à la clinique …
tiens … voici mon trousseau de clés »
Je l’ouvre … je n’y vois plus que deux clés.
Alors, un souvenir d’enfance remonte.
« Jean, dis-moi pourquoi tu as autant de clés dans ton trousseau »
« Eh bien, tu vois chaque clé ouvre une porte, ma voiture, l’immeuble, l’appartement,
le chalet, le studio, le garage, le bateau, mon bureau …. »
Ce jour-là, je pris conscience que Jean était un homme important.
Dehors un orage d’été s’abat sur le quartier, éclairs, tonnerre … il fait presque nuit.
Le téléphone sonne … « c’est moi »
« Je souhaite te dire adieu à toi et à ta famille »
« Puis-je venir te voir » – « Non ce ne sera pas nécessaire »
« Tu sais Jean, pendant que tu me parles l’orage s’éloigne …
il y a même un petit coin de ciel bleu qui revient … avec la lumière.
En allant sur le balcon, je vois un magnifique arc-en-ciel »
« Oui, je le vois aussi »
Plus jamais, je ne reverrai Jean, mon beau-père.
« Il y a un temps pour tout sous le ciel :
un temps pour naître … un temps pour mourir
un temps pour planter … un temps pour arracher
un temps pour pleurer … un temps pour rire
un temps pour étreindre … un temps pour s’éloigner
un temps pour garder … un temps pour jeter »
(inspiré de l’Ecclésiaste 3 :1-8)
un temps pour monter … un temps pour descendre.
Et s’il fallait plutôt descendre … avant de monter !