Dans le sein de la Ténèbre … au bord du néant,
Je pose une question … qui me répondra ?
Vivre, aimer, être aimé, pourquoi est-ce un tel combat ?
Plus je sonde mon âme et mon enfance,
Moins je trouve de raisons de vivre.
Chaque jour, j’éprouve la douleur d’être né.
Non désiré, illégitime, mal aimé,
Je n’arrive pas à me sentir exister.
Ma vie a été avortée … par l’absence de désir.
Mon cœur brûlé avant de battre ne peut que crier:
Je suis un handicapé de l’amour, je n’existe pas !
Le néant m’attire, l’abîme s’ouvre sous mes pas.
Dans mon existence, peu d’heures joyeuses … sans revers.
S’il me fallait décider de passer au jour suivant,
Je dirais: Non merci … je ne veux que dormir sans me réveiller.
Envie que tout s’arrête, s’évanouisse,
Que ma vie, telle une brume … se dissipe … sans trace,
Inutile et sans valeur, que la terre l’engloutisse.
Pourquoi ne pas renoncer … ne pas déserter ?
Revenir tout simplement au point zéro … le néant !
N’être plus … mieux effacer même le souvenir d’avoir été.
Souvent cette pensée envahit mon cœur,
Je la caresse … l’apprivoise, m’y habitue même,
Comme le dompteur, un peu inquiet, flatte ses fauves.
Qu’est-ce qui me retient … finalement ?
Au bord du néant … « un je ne sais quoi » m’en empêche.
Je désespère de moi … mais je ne désespère pas de l’espérance.
En moi, je le sens maintenant … coule une source noire
Irriguant mon âme aride … fragile filet d’eau …
Sans bruit … dans la nuit … elle purifie.
Sur son passage, tout reprend vie,
Ce qui paraissait brulé est renouvelé. En mon centre …
Je découvre … enfin … ce « je ne sais quoi » qui m’habite et me fait exister.
Comme une fleur fragile … en quête de lumière,
Plus puissante que tout ce qui donne la mort,
Mon âme traverse le manteau glacé de l’hiver.
Tout paraissait perdu, enfoui sous la neige froide,
Et … pourtant … inattendue … elle re-naît …
Surgit … fragile et forte à la fois.
L’hiver a fait place au printemps
La nuit à la lumière
La fleur fragile ouvre ses pétales à la chaleur …
… de l’Astre radieux.