Nous nous croyons propriétaire de notre vie, mais c’est une illusion !
Dès notre sortie de l’enfance, lorsque notre « moi » s’affirme, souvent en opposition aux autres, et prend une certaine autonomie, on se dit : « Il est temps de faire ma vie ». Alors, nous commençons à prendre des décisions qui vont parfois l’orienter sur la durée. Parfois, avec le recul, nous nous ravisons et prenons d’autres orientations.
Normal c’est NOTRE vie !
Et pourtant, cette vie nous n’en sommes pas le propriétaire !
La preuve est que cette vie-là, la nôtre, nous a été donnée au travers de nos parents et peut nous être retirée subitement ou lentement et inévitablement le sera un jour ou l’autre.
Nous ne sommes propriétaire que de ce que nous pouvons maîtriser totalement, comme des biens matériels que nous avons reçus ou payés.
Mais nous ne sommes pas propriétaires de notre conjoint, de nos enfants, de nos amis.
Penser que nous sommes propriétaires de notre vie est une croyance illusoire : nous l’avons reçue et un jour nous devrons la rendre, nous n’en sommes que le gérant !
Un nouveau mode de vie : devenir le gérant de sa vie
Le gérant est « une personne préposée à la direction, à la gestion d’une affaire pour le compte d’autrui, moyennant un salaire ou une participation aux bénéfices« .
Cette définition explicite bien la nouvelle attitude que je cherche à promouvoir dans notre gérance du réel.
Devenir gérant de sa vie, c’est :
- Prendre la direction personnelle de notre vie,
- Et gérer tous les domaines de notre vie (l’avoir, le faire, le relationnel, le savoir et l’être) en renonçant volontairement à l’attitude du propriétaire,
- Avec la motivation de servir l’intérêt du monde, des autres et de soi-même
- Et d’en retirer un bénéfice personnel : actualiser le flux de la vie en nous et autour de nous et tendre vers le simple et la réalisation de soi.
Le gérant est un dirigeant de sa vie
Le gérant reçoit un pouvoir de gestion d’une affaire dont il n’est pas le propriétaire : sa vie ! Son existence dans ce monde n’est pas le fruit de sa décision et de son action. Il l’a reçue de ses parents et de la vie en général. Il en est le dépositaire et le responsable. Il a aussi reçu le pouvoir de la gérer, de prendre des décisions, de l’orienter, de lui donner un sens.
Dans cette affaire, la plus importante qui soit, il doit impérativement en prendre la direction et ne pas céder son pouvoir de direction à d’autres, aux choses ou aux événements.
Laisser filer son pouvoir, c’est entrer en dépendance et peut conduire à une sorte d’esclavage. On devient dépendant des autres, les relations ne sont plus équilibrées, c’est l’autre qui a le pouvoir sur notre vie. Mais le risque, que l’on appelle addiction est aussi ailleurs : dans les choses. L’alcool, le tabac, la drogue, le sexe, le travail, le cyber espace, la consommation … Il y a toutes sortes d’addictions qui nous rendent dépendants et nous ont retiré la direction de notre vie.
Si nous avons abandonné une partie de notre pouvoir de gérant, il est primordial de la reconquérir et ainsi regagner notre indépendance.
Le gérant est maître de sa vie et esclave de rien ni de personne. Il est un être indépendant.
Le gérant exerce son pouvoir de gestion dans tous les domaines de son existence
Dans cette affaire importante, qu’est sa vie, le gérant ne se préoccupe pas seulement d’argent et de biens matériels. Il recherche aussi l’efficience dans son action sur le réel, des relations équilibrées en servant plutôt qu’en se servant, la compréhension plutôt que l’accumulation de connaissances, le Soi plutôt que le Moi.
Conscient de son pouvoir effectif, mais relatif, il renonce volontairement à stimuler son instinct de propriétaire.
Le gérant est motivé par l’esprit de service
Il gère une affaire importante, sa vie, mais sur le fond, il ne s’en sent pas vraiment propriétaire. Il n’a pas décidé de venir en ce monde et n’a pas le choix du moment de son départ. Sa vie lui a été confiée, il doit en prendre soin et éviter de l’écourter.
Dans la symphonie de la vie, il a sa note à jouer, il est une note parmi d’autres, mais il n’est pas l’orchestre, ni le chef du reste ! Pour que la vie sonne juste, chaque note a sa place parmi d’autres. Prendre en compte les autres notes, les autres, le monde en se mettant au service de la symphonie lui permet d’être belle et harmonieuse.
Celui qui ne la joue que perso n’est finalement qu’une fausse note.
Le gérant est récompensé par sa bonne gestion
Cette attitude de vie, particulière je le reconnais, contribue à actualiser le flux de la vie en lui et autour de lui. Il reçoit autant, si ce n’est plus, qu’il donne. Il a quitté le domaine de la quantité pour la qualité, du paraître pour l’être. Il devient ce qu’il est réellement : un être humain naturel et authentique, unifié et simple. Étant ainsi connecté à la vie, il évolue vers le but de la vie en lui : la réalisation de soi.
Notre démarche
Nous allons maintenant aborder concrètement tous les domaines du réel avec une attitude de vie de gérant et un principe d’action orienté vers la quête du simple. Ces deux points vont décrire une démarche efficiente pour nous développer et tendre vers la réalisation de soi.