La vie est un théâtre
Dans le théâtre de la vie, nous jouons tous plusieurs rôles successivement et en même temps. Nous sommes tous des personnages.
En doutes-tu ? « Non je ne suis pas un personnage … mais une personne ! » me dis-tu. Voyons plutôt.
Le mot personne vient du latin « persona » qui vient lui-même du verbe « personare » : parler au travers … La « persona » désignait le masque que portait les acteurs de théâtre. Il avait la fonction de donner à l’acteur l’apparence du personnage qu’il interprétait.
Plus tard, il a pris le sens d’être humain. Mais le sens profond de l’étymologie subsiste :
Nous sommes des êtres humains qui vivons au travers de nos masques.
Bas les masques !
Certains rôles, nous les avons choisis, d’autres nous ont été imposés. Certains sont prestigieux, d’autres nous pèsent, voire nous font souffrir.
Le grand danger est de nous identifier à eux : je suis avocat, banquier, ouvrier ou handicapé, chômeur … et croire … tout dans notre société nous y pousse … que nous sommes ces rôles, ces masques.
Devenir plus authentique, c’est tout d’abord les identifier … pour ensuite s’en distancer … mais cela ne suffit de loin pas.
Il est nécessaire aussi de prendre conscience de notre vie intérieure … c’est certainement le plus difficile.
Nous vivons à la surface de nous-mêmes
Nous sommes tellement encombrés par tout ce que nous devons faire chaque jour, par la multitude des relations que nous entretenons, par tous ces objets plus ou moins utiles qui envahissent notre espace … que nous vivons à la surface de nous-mêmes.
Nous sommes en permanence sur le pont de notre vie pour faire face à la multitude infinie des urgences, des besoins et des demandes … les nôtres … et ceux des autres. Mais du fond de la cale remontent nos envies, nos désirs, nos frustrations, nos colères, nos ressentiments …
Nous nous sommes perdus de vue … nos rôles, nos masques sont devenus le tout … ou presque … de notre vie.
En fait nous fonctionnons … comme une machine. Nous sommes efficaces, laborieux … et appréciés. Mais une machine n’a pas de vie intérieure.
Alors … parfois … à l’occasion d’un échec, d’une souffrance, d’une maladie … d’un arrêt … dans la turbulence de notre existence … nous prenons conscience d’une sensation … intérieure … que quelque chose en nous cloche. Nous réalisons qu’en fait …. nous sommes insatisfaits.
Nous aspirons à autre chose … à quelque chose de plus essentiel
Nous prenons conscience que nous avons une vie intérieure … ce continent oublié … cet océan profond et inconnu.
Cela commence par nous faire peur … parce que des questions nouvelles … ou anciennes … montent à la surface et nous mettent à la question … comme une torture
- De quoi ai-je vraiment envie ?
- Quel est le sens de ma vie ?
- Qu’est-ce qui est essentiel pour moi ?
Puis, comme un dompteur qui s’habitue aux fauves qu’il veut dresser, nous pouvons trouver le courage de descendre en nous … pour nous rencontrer … vraiment … et nous découvrir autre … que nous l’imaginions.
Alors, une nouvelle question traverse notre cœur comme une flèche … qui blesse ou réveille :
Qui suis-je vraiment ?
En descendant … progressivement … dans notre profondeur, dans cet océan intérieur dont nous ne connaissions que la surface avec ses risées de vent et ses vagues … nous apprenons à mieux nous connaître … tout en prenant conscience … que nous sommes plus profonds encore … et que nous restons un mystère pour nous-mêmes.
Quand … depuis notre centre … dans la profondeur … nous regardons notre action, notre comportement, nos relations aux autres … nous commençons à avoir une envie nouvelle:
Nous désirons que notre vie extérieure coïncide mieux avec notre vie intérieure
Nous aspirons à être plus naturels, plus spontanés, plus conscients …
en fait
nous découvrons que nous avons besoin … et plus seulement envie … d’être plus vrai, plus naturel, plus spontané: en un mot … plus authentique.