Cher Quaesitus,
Avec ma lettre précédente, nous avons commencé à sentir que des choses bien concrètes, voire prosaïques recelaient une part de mystère. Le début de l’être que tu es est un mystère.
Sa fin aussi … Voyons plutôt.
Au départ, c’est vraiment très simple : la vie d’un être humain s’achève par la mort. On dirait une définition du code civil. C’est net … et tranchant !
Mais c’est nettement plus compliqué que cela.
Quand dit-on de quelqu’un qu’il est mort ? La définition médicale est plus précise : quand le cerveau n’émet plus d’ondes cérébrales durant un certain temps, je crois 2 minutes. En d’autres termes, le courant ne passe plus … la machine s’éteint … Je caricature, mais c’est un peu cela n’est-ce pas ?
Mais voilà, parfois la machine repart. Ces expériences de morts imminentes, nombreuses et très bien documentées, même si une grande partie du corps médical les contestent, mettent le doigt sur quelque chose de très dérangeant.
Ce n’est pas tellement le problème qu’une personne en état de mort cérébrale se réveillent après 10, 15 ou 20 minutes, mais c’est beaucoup plus dérangeant : certaines personnes racontent ce qu’elles ont vécu dans la salle de l’hôpital, vu et entendu avec des détails qu’elles ne pouvaient pas connaître, alors que leur cerveau était en état de mort cérébrale.
Que pouvons-nous déduire d’une manière très rationnelle ? Ces expériences manifestent une certaine forme de conscience alors que le cerveau ne fonctionne plus.
Ces expériences sont bien trop nombreuses pour ne pas se poser une autre question :
Quand l’être finit-il vraiment ? La conscience et donc forcément l’être ne semblent pas obligatoirement et fatalement liés à un corps et à un cerveau, ils ne disparaissent pas forcément à la mort. Troublant !
Tant le commencement que la fin de notre être est un mystère. Déclarer d’une façon péremptoire que notre être commence avec notre naissance et s’achève avec notre mort me semble contraire aux faits.
Est-ce que l’être que je suis, que tu es … continuerait-il d’être après la mort ?