Que reste-t-il de mes raisons de croire, d’espérer, d’aimer Dieu ?
Nada !
Les incroyants m’ont dit :
Tu refuses l’absurdité de ta condition humaine !
Tu refuses l’angoisse d’être !
Tu refuses que ta vie n’ait aucune raison d’être !
Tu refuses la réalité de ta mort et la fin sans espoir de ta vie !
Tu refuses ta liberté et tu vis comme un esclave !
Tu refuses d’assumer ta totale responsabilité, sans excuse, sans recours !
Finalement, tu refuses de n’être qu’un homme !
J’ai entendu ces interpellations … elles ont pénétré en moi … en profondeur … elles m’ont dépouillé … elles m’ont dénudé.
Toutes les raisons que j’avais de croire, d’espérer, d’aimer Dieu … se sont délitées
… le dieu que je me suis façonné
… le dieu qui devait répondre à mes besoins
… le dieu qui devait me satisfaire
… le dieu qui devait me servir
… le dieu objet
… le dieu chose
… mon idole
… ce dieu-là est mort ! … Ce dieu est mort en moi …
… me laissant dans le vide
… m’abandonnant à la Ténèbre.
Et pourtant … je ne peux pas renoncer …
j’ai essayé … je me suis révolté … jusqu’au blasphème … mais je n’arrive pas à y renoncer.
Malgré tout … ou à cause de tout cela … quelque chose en moi s’y refuse … ce quelque chose me pousse … me tire … m’attire … se révèle …
… ce Rien qui m’habite maintenant
… ce Rien que j’ai épousé dans la Ténèbre
… ce Rien m’a ouvert
… ce Rien m’a rendu disponible
… ce Nada m’a conduit à l’Ultime … mon Tout.