Mon cher Quaesitus,
Il est né dans un petit bled insignifiant appartenant à une région méprisée par les gens de la capitale. Aujourd’hui on dirait qu’il était « un petit paumé à l’origine douteuse venu d’une banlieue malfamée ».
A peine né,
>il a dû s’enfuir et devenir un immigré pauvre dans un pays étranger,
>il a été traqué une grande partie de sa vie,
>il a fréquenté des gens marginaux et des proscrits,
>mais aussi des collaborateurs, voire des militaires du pouvoir qui oppressaient son peuple,
>il a eu une réputation sulfureuse avec les femmes,
>il s’est constitué sa petite secte de pauvres et de femmes à la vie souvent dissolue,
>il a fait beaucoup de mystères sur qui il était,
>il s’est pris méchamment de bec avec les autorités religieuses de son pays, certains ont même cru qu’il voulait prendre le pouvoir et ont tout fait pour le liquider.
Bref, un parcours dérangeant, voire insupportable pour beaucoup, en tout cas pas « le gendre idéal » ou le « people » que tout le monde envie.
Beaucoup à cette époque ont pensé qu’il a eu ce qu’il méritait, une mort infamante. La plupart ne se sont même pas rendus compte de ce qui se passait vraiment, tellement il était insignifiant. Tous ont pensé: « Bon débarras … le calme est revenu ! »
Pouvait-on imaginer un tel rebondissement ?
Mais voilà … deux mille ans après, on en parle encore ; des milliards de personnes sur notre planète se réclament de lui, parfois à tort et à travers.
Je pense, mon cher Quaesitus, que tu as deviné de qui j’aimerais te parler, de Jésus de Nazareth.
Tu te dis peut-être que j’y suis allé un peu fort … attends de voir la suite !
J’aimerais que tu vives avec moi une expérience décoiffante !
Imagine, nous sommes deux archéologues en Egypte. Depuis des années, nous faisons des fouilles dans la vallée des pharaons. Puis un jour, nous découvrons le tombeau de Toutankhamon, tout est intact. Il y a le sarcophage avec son magnifique masque funéraire en or et plein d’objets précieux, bref un vrai trésor.
Vite, vite, nous ouvrons le sarcophage et on découvre émerveillés la momie, bien emballée, bien conservée. Quel contraste entre le sarcophage, le masque funéraire, ces trésors et cette dépouille sèche, n’est-ce pas ?
Comment parler de lui ?
Eh bien tu vois quand on parle de Jésus de Nazareth, il y a ceux qui admirent et s’inclinent avec respect devant les fastes et les pompes d’une image de Jésus, apparemment vivante et glorieuse, tellement on lui a ajouté de belles choses précieuses mais inutiles, un peu comme si l’on ne voyait de ce pharaon que le masque funéraire en or et ses trésors. Mais il y a aussi, ceux qui, après avoir dépouillé tout ce qui est clinquant et attirant, ne voient plus qu’une image de Jésus qui ressemble en fait davantage à un cadavre sec et repoussant.
Nous serons deux mouches aux basques de Jésus !
Entre ces deux extrêmes, mon défi pour toi est de t’inviter à faire la connaissance d’un Jésus agissant, étonnant, transgressif, qui pleure, est joyeux, se fâche, bref un Jésus vivant … en tout cas dans la mémoire de ceux qui l’ont connu et qui nous ont transmis ses paroles et ses faits et gestes. Je le ferai au travers de quelques récits de ses rencontres fulgurantes sur les chemins qu’il a parcourus au cours de sa brève vie publique. Nous serons comme deux petites mouches aux basques de Jésus lorsqu’il parcourt la Galilée, la Judée pour finir sa vie crucifié à Jérusalem.
Es-tu partant pour ce voyage ? Tu verras, je vais t’étonner.