Cher lecteur,
La foi chrétienne et la psychologie sont-elles de bons partenaires? Peut-être avez-vous, à la fin de ce livre, une impression mitigée. Je peux vous comprendre.
Toutefois, je vous invite à prendre en considération les remarques suivantes:
– L’homme n’est pas un pur esprit entrant en contact direct avec l’Esprit divin. «L’homme ne peut me voir et vivre», dit l’Éternel. L’expérience spirituelle passe par un filtre très humain: notre psychisme. En faire abstraction comme s’il n’avait aucune influence nous expose à l’illusion et à la superficialité, souvent douloureusement démenties par la vie concrète. Prendre conscience de notre humanité avec ses faiblesses, mais aussi ses richesses, nous permet d’être authentiquement homme devant Dieu.
– La psychologie moderne étudie le phénomène religieux par des méthodes qui excluent la transcendance. Elle révélera l’influence du milieu, l’existence de forces intérieures à l’homme, mais évitera de parler d’une éventuelle intervention de Dieu. Elle considère que seules des forces immanentes à l’individu expliquent son comportement religieux. Sous cet angle, la psychologie ne peut qu’avoir une influence critique de la foi en Dieu, jetant le doute sur des phénomènes qui ne seraient plus aussi «spirituels» que cela. Souvent les observations des psychologues sont remplies de bon sens et de sérieux, mais parfois leurs conclusions laissent apparaître leurs présupposés d’incroyants. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Accueillons donc sans crainte les résultats les plus sûrs de la psychologie sans accepter naïvement ses conclusions trop souvent inspirées d’un humanisme en révolte contre Dieu. Tel est l’objectif de mon livre.
– Notre société rejette de plus en plus ses fondements chrétiens. Notre siècle passe par une profonde crise de valeurs. Pourquoi le christianisme a-t-il perdu sa pertinence pour beaucoup d’hommes aujourd’hui? Cette question me tracasse depuis des années.
Les gens ne sont pas contre la foi chrétienne, ils sont ailleurs. Ils ne s’intéressent plus au christianisme, parce qu’ils ne le voient pas capable de répondre à leurs questions et à leurs besoins. Trop souvent, les chrétiens se sont contentés de transmettre un message sans se préoccuper véritablement de connaître les besoins et les attentes des hommes à qui ils s’adressaient. «Voici le pur Évangile, c’est à prendre ou à laisser». Imbus de notre fidélité illusoire, nous pensions que les hommes ne voulaient plus de l’Évangile alors que c’était de notre message qu’ils ne voulaient plus. C’est tout différent.
La psychologie peut nous aider à mieux cerner les attentes et les préoccupations de nos contemporains. La foi chrétienne, elle, nous donne la solution, dans la personne du Christ et de son œuvre. Mieux connaître l’homme pour mieux lui appliquer le message transformateur du Fils de Dieu. N’est-ce pas une approche souhaitable pour rendre plus pertinent le christianisme?
Vous ai-je convaincu? Je l’espère. En tout cas, j’aurais eu beaucoup de joie à faire ce petit bout de chemin avec vous. Peut-être avez-vous envie de réagir, de partager une expérience ou poser une question. N’hésitez donc pas à m’écrire, je me ferais un plaisir de vous répondre.
Bien à vous
Thierry Feller